Malbouffe et course à pied ?
- Le Coureur Ordinaire
- 19 mars 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 mai 2018
De plus en plus de coureurs, y compris parmi les plus talentueux, se revendiquent épicuriens : malbouffe, bière et vin ponctuent leurs entrainements et leurs compétitions. Décryptage de cette nouvelle tendance ...

Il y a encore quelques années, le coureur à pied avait la réputation d'être une personne qui mange sainement. La pratique de son sport se faisait en adéquation avec une hygiène de vie irréprochable et une alimentation parfaitement équilibrée. Certes son assiette était composé de beaucoup de sucres lents mais c'est un passage obligé lorsque l'on brûles des calories par centaines lors de l'entraînement. Mais depuis quelques temps, une autre tendance se détache. Le coureur devient épicurien : il revendique le droit de bien manger et de bien boire. Les profils Facebook se chargent de photos de burgers/frites, de viandes grillées en tous genres, de bières mousseuses et de vin et la compétition devient même souvent prétexte à un petit gueuleton dis “de récupération” entre copains. Enfin de plus en plus d'organisation propose à la fin de leur course une dégustation de bière.
Mais malbouffe et course à pied peuvent-ils faire bon ménage ? C'est ce que nous allons voir ensemble aujourd'hui !
Le domaine du Germain. Ce nom ne vous dit rien ? Il s'agit du domaine viticole que possède et exploite François d’Haene dans le beaujolais. Coureur amateur de bonne chair et de bon vin, il est l'exemple le plus frappant : oui, on peut concilier course à pied (à haut niveau) et plaisirs de la table. Pas de régime particulier chez François d’Haene : on mange bien et on boit bien … avec modération évidemment. Entendons nous bien, François d’Haene ne s'enfile pas de la côte de bœuf à longueur d'année et ne boit pas de vin par galons entiers. A l’approche d’une épreuve notamment il reprend de bonnes habitudes. Yoann Stuck lui, ancien gros mangeur et gros fumeur, n'hésite pas à boire une petite mousse à la fin d'une course et son compte Instagram compte pas mal de photo de burgers. l’Américain Anton Krupicka, l'électron libre de l'ultra trail écume les micro brasserie de Boulder au Nevada avec son pote Joe Grant, bref les exemples sont nombreux y compris chez les coureurs élites. Petit à petit une théorie à même éclôt sur internet : non seulement la bière ne serait pas mauvaise pour le coureur mais surtout elle améliorerait la récupération… vraiment ?
Mettons fin au suspens d’entrée : non, boire une bière après un entraînement ou une compétition n'aide pas à la récupération !
Je suis bien conscient que la nouvelle sera dur à encaisser mais je me devais d’être franc et direct avec vous. Il s'agit ni plus ni moins que d’une légende urbaine qui prend ces racines dans les années 50. Emil Zatopek célébrissime coureur tchécoslovaque était à l'époque grand amateur de bière et la légende raconte qu'il en buvait même pendant ses compétitions. Près de 70 ans après il est bien difficile de savoir si tout cela est vrai ou non … en revanche ce que l'on peut affirmer c'est que sa réussite tenait sûrement plus des séances de malade qu'il était capable de s'infliger (notamment des séries de 50x400m de fractionné lors de ses préparations de marathon) , que de sa petite mousse post-compétition.
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