Coup d'arrêt ...
- Le Coureur Ordinaire
- 27 juil. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 août 2018
Il y a des journée qui commencent bien mais qui finissent mal. Celle-ci risque bien de rester graver dans ma tête (et sur ma peau) pour très longtemps. Vous connaissez l'histoire de Paf ! le chien ? Laissez-moi vous raconter celle de Crac ! le bras ...
Notre histoire débute un certain 15 Juillet 2018 où tout avait pourtant bien commencé : une finale de coupe du monde regardée avec un copain, une victoire 4 buts à 2, une explosion de joie et une course euphorique de plusieurs kilomètres pour rejoindre ma chérie et les centaines de supporters massés sur la place de la mairie devant son écran géant. On rigole, on fait la fête, on fait des câlins y compris à un bon nombre d'inconnus. Au loin, on entend les bruits des klaxons, ça rigole, ça chante, ça s'amuse. Alors on décide d'y aller nous aussi. Un petit aller-retour pour récupérer la voiture et les perruques bleu-blanc-rouge et c'est parti ! Nous voilà dans le centre de notre petite ville, dans le flot des voitures dans une ambiance festive et bon enfant. Assis sur la portière de la voiture je rigole, je chante, je fais la fête et dans l'air il y a ce je-ne-sais-quoi qui me dis que la soirée n'est pas prête de s'arrêter. Pourtant, pourtant ....

Dans l'air il y a ce je-ne-sais-quoi qui me dit que la soirée n'est pas prête de s'arrêter. Pourtant ...
Parfois un petit évènement peut avoir de grandes conséquences ! Dans mon cas ce sera (et je vous interdit de rire ...) la perte de ma perruque dans un coup de vent, si, si !
La voilà qui s'envole, et, au même moment je sens la voiture ralentir et je pars du principe que c'est parce que chérie, au volant, l'a vu partir. Que nenni ! Au moment où je m'apprête a sauter de la voiture pour la récupérer elle réaccélère : je perds l'équilibre et je chute lourdement, le bras coincé sous le corps.
En premier, c'est le bruit : un crac bien audible comme une branche de bois que l'on casse avec son pied.
En deuxième, c'est la vue : le bras est ballant, le diagnostique est rapide, le radius et le cubitus sont cassés, cela ne fait aucun doute. Je tourne légèrement le bras et il y a une plaie. Je chuchote pour moi-même : "fractures ouvertes" ...
En troisième, c'est la douleur : elle aura mis quelques secondes à arriver mais elle est là et bien là ! Elle me rend groggy, je transpire, je manque de tourner de l'oeil (j'aurai préféré ça m'aurait un peu soulager de la douleur mais non ..) Autour de moi ça s'agite il y a du monde mais chacun joue son rôle à fond : quelqu'un appelle les pompiers, un autre me parle et me réconforte, un troisième m'enlève ma montre qui me gène et me fait mal, bref, il n'y pas de panique et ça me rassure.

Le bras est ballant, le diagnostique est rapide, le radius et le cubitus sont cassés, cela ne fait aucun doute
La suite est classique : pompier, clinique, radio, ambulance, hôpital. Malheureusement
pour moi, la soirée va être très très longue. Finale de coupe du monde oblige, on est tout de même un certains nombres à avoir fait le con et les urgences sont surchargés.
J'arrive à la clinique à 21h30 direction la radiologie, il faut bouger le bras et la douleur est difficilement supportable, mais je réussi cette première étape. Quelques minutes après la radiologiste arrive avec la radio entre les mains et les yeux écarquillés, elle me lance :
"La vache vous ne vous êtes pas raté ! J'en vois pas passer souvent des radios comme ça !" Rassurant !
Deuxième bonne nouvelle : le chirurgien de garde n'est pas joignable. Le médecin urgentiste appelle tous les hôpitaux de la région : pas de place disponible ! Il retourne la Terre entière et revient me voir à 3h du matin. Il me dit qu'il laisse tomber pour l'instant, qu'il va m'immobiliser le bras et me donner un anti-douleur (enfin !!!) et me donner une chambre pour la nuit. Je me repose un peu, la douleur m'a épuisée. 4h du matin, la porte de la chambre s'ouvre : "on a une place pour vous à 8h dans un autre hôpital, une ambulance vient vous chercher à 7h" Soulagement !
Ce sera un peu plus compliqué que ça, l'attente interminable : je ne partirai au bloc qu'à 17h et en sortirai 4h plus tard avec un bras tout neuf, bardé de métal !
Je ne partirai au bloc qu'à 17h et en sortirai 4h plus tard avec un bras tout neuf, bardé de métal !

La suite ? Infirmière tous les jours, le kiné aussi pour retrouver de l'autonomie de la main. Un long chemin où la patience sera mon plus fidèle allié : 60 jours d'arrêt c'est long ...
Et la course à pied dans tout ça ? Le calendrier sera forcément impacté, les objectifs sont revus à la baisse. Evidemment l'entrainement devra reprendre en douceur après 2 mois d'inactivité. Mais il y a quelque chose qui n'a pas changé : mon envie et ma motivation restent intactes et je suis déjà pressé d'y retourner. Comme j'ai toujours mis le plaisir en premier devant la performance peu importe le retard que j'accumule je sais que les prochains premiers kilomètres auront une saveur tout à fait particulière !
Mon envie et ma motivation restent intactes et je suis déjà pressé d'y retourner
Amis coureurs ordinaires à bientôt sur les routes et sentiers de France et d'ailleurs !!!
Comments