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Camelbak, une histoire de chameau ?

  • Photo du rédacteur: Le Coureur Ordinaire
    Le Coureur Ordinaire
  • 17 août 2018
  • 4 min de lecture

Déjà le chameau à deux bosses, c'est le dromadaire qui n'en a qu'une ... donc non !

Le terme Camelbak, contraction de camel (le chameau) et back (le dos) est devenu au fil du temps une antonomase (un nom propre rentré dans le langage commun) pour qualifier un "sac à eau", "sac-gourde", "sac réservoir" ou encore "sac d'hydratation". Si de nombreuses marques proposent dorénavant ce genre de sac à dos, son invention ne date pas d'hier : nous fêtons en effet cette année son 30ème anniversaire. De plus en plus présent dans le peloton, son succès n'est plus à démontrer. En revanche peu de gens savent comment il a été inventé ...


CET ARTICLE N'EST PAS UNE PUBLICITE


Mon but n'étant pas de faire de la publicité pour une quelconque marque plutôt qu'une autre j'utiliserai le terme "sac d'hydratation" tout au long de cette rubrique mais retenez tout de même que Camelbak reste la marque pionnère de ces fameux sacs.


Notre histoire commence en 1988, et prend place à Wichita Falls, ville du Texas réputée pour son soleil brulant, ses températures très chaudes en été (flirtant avec les 36°C de moyenne en Juillet et Août) et pour sa course cycliste redoutée et redoutable.



En effet fin Août, se déroule la "Hotter'N Hell Hundred", course cycliste "plus chaude que l'enfer" souvent abrégé "HH100", le 100 faisant référence a la fois aux 100 miles à parcourir (166km) et aux 100° fahrenheit (35°C) à affronter. Parmi les cyclistes prenant le départ de cette édition 1988, se trouve un certain Michael Eidson (à ne pas confondre avec Thomas Edison, hein ? lui c'est l'inventeur de la petite ampoule dans votre frontale), cycliste amateur et ambulancier urgentiste de son état. Pour lui, la course est un enfer : arrivé à la mi-course il commence à manquer d'eau, prend un énorme coup de chaleur et souffre de déshydratation. Vertiges, vomissements etc ... il parviendra malgré tout à franchir la ligne d'arrivée au ralenti (ou pas, selon les sources ?) et se jure de trouver une solution pour pouvoir embarquer plus d'eau pour l'édition suivante.



De retour à la maison et après avoir récupéré un petit peu, il se précipite dans le local où il entrepose son matériel médical, attrape une poche pour perfusion intraveineuse, un tuyau médical et des épingles à nourrices puis sort de la pièce pour foncer ensuite dans sa chambre pour récupérer une grande chaussette de laine blanche, un t-shirt et enfin une pince à linge. Direction ensuite le garage où il enfourche son vélo, enfile le t-shirt qu'il rentre profondément dans son short, remplit la poche à perfusion d'eau, la glisse dans la chaussette puis la fixe au t-shirt à l'aide des épingles à nourrices, fait courir le tuyau jusqu'au col et le laisse dépasser, solidement fixé et fermé grâce à la pince à linge. Le sac d'hydratation était né ! Michael Edison est maintenant non seulement capable d'emporter plus d'eau que la concurrence mais il est également capable de boire tout en continuant à pédaler en gardant les mains sur le guidon. Révolutionnaire !



Après différentes améliorations (on se doute bien que la première version ne devait quand même pas être parfaite), il crée la même année la société CamelBak Products, Camelbak étant la contraction de Camel (chameau en anglais) et de Back (le dos), et continue à peaufiner son invention. Lors d'un repas avec un ami, un industriel du nom de Roger Fawcett , Michael Eidson lui parle de son invention. Immédiatement séduit, il souhaite racheter son invention afin d'en fabriquer à grande échelle et lui propose des parts dans la future société. Eidson refuse poliment. Mais Roger Fawcett ne se formalise pas et se rend compte qu'aucun brevet n'a encore été déposé. Il s'empresse donc d'en déposer un, dépossédant par la même occasion Eidson de son invention (c'est quand même beau l'amitié). Pour commencer, il propose "son" invention lors d'un salon spécialisé où il arrivera à ne vendre ... qu'un seul sac. Le succès ne sera pas immédiatement au rendez-vous et l'entreprise sera même bientôt au bord de la faillite.


Il faudra attendre 1993 et un certain Jeff Wemmer pour que le succès soit au rendez-vous. En effet Jeff Wemmer est lui aussi un coureur cycliste et est un des premiers acheteurs d'un sac à hydratation inventé par Eidson. Totalement conquis par cette invention il n'hésite pas à en vanter les mérites lors des nombreuses courses auxquelles il participe. A tel point que Roger Fawcett propose de lui donner plusieurs modèles ainsi que des bons de commandes afin de finaliser les ventes directement avec les coureurs. Jeff accepte et deviendra par la même occasion le tout premier employé de la compagnie. La sauvant d'ailleurs surement de la faillite.


En 1996, la société est rachetée par Kransco, un fabricant de jouet (?) pour la modique somme de 5 millions de dollars, en 2004 pour 210 millions de dollars par Bear Stearns Merchant Banking, en 2010 pour 258 millions de dollars par Compass Diversified Holdings, une société de capital-investissement et enfin en 2015 pour 412,5 millions de dollars par Vista Outdoor.


Michael Eidson, lui, est resté ambulancier urgentiste ...


Représentation graphique de Michael Eidson (Authentique)


 
 
 

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